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— François I

— Pierrik ! '

Et le fermier vit une espèce de fumée qui s'élevait au-dessus des eaux, puis se perdait dans les nuages, tandis que Courtes, exténué, venait s'abattre presque à ses pieds, sur la berge. Il s'empressa de bondir à son aide, lui passa ses vêtements et, comme il élait hors d'état de marcher, le porta sur ses épaules jusqu'à la ferme où le pauvre garçon n'eut que le temps de recevoir l'extrême-onction avant de rendre le dernier soupir *.

(Conté par Jean Dénès. — Guerlesquin.)

Les enfants morts sans baptême errent dans l'air sous la forme d'oiseaux, lis ont un petit cri plaintif comme un vagissement. On les prend souvent pour des oiseaux véritables ; mais les vieilles gens ne s'y trompent point. Ils attendent ainsi, disséminés dans l'espace, que vienne la fin du monde. Saint Jean le Baptiseur leur administrera alors le sacrement qui leur manque : après quoi, ils voleront tout droit au ciel. Les saintes, avant d'entrer au Paradis, peuvent passer par les limbes pour voir leurs enfants, morts sans baptême, les saintes surtout qui ont beaucoup prié pour les âmes abandonnées •.

i. Cf. A. LeBraz, Vieilles histoires du pays breton, p. 257-283. 2. Cf. E. Herpin, Revue des traditions populaires, t. XIV, p. 579-580.

Il y a en Irlande et en Ecosse de nombreuses croyances rela-