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XIII L'Anaon

Le peuple immense des âmes en peine s'appelle VAnaon\

Lorsqu*on n'a plus à se servir du trépied, il est mauvais de l'oublier au feu.

Pa chomm ann trebe loar ann tarif Ann Anaon paour a ve en poan . Quand reste Je trépied sur le feu^ Les pauvres âmes sont en peine.

Si le trépied reste au feu, alors qu'on n'en a plus besoin, il faut avoir soin de placer dessus un tison allumé, afin d'avertir les morts, qui voudraient s'y asseoir*, que le trépied est encore brûlant. Les morts ont toujours froid et cherchent constamment à se glisser jusqu'au foyer, où ils s'assoient sur le premier objet venu. 11 importe de leur éviter des méprises douloureuses*.

1. Ce mot, qui est étymologiquement un pluriel, est traité comme un nom collectif singulier dans quelques dialectes bretons.

2. Cf. ci-dessous, ch. xiv.

3. Dans le Morbihan, on enlève le trépied parce que les morts voudraient s'y asseoir, et que, s'ils le faisaient, un des membres de la famille mourrait dans l'année (Fr. Marquer, Traditions et super-