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LXXI Les marchands de Ker-Is

Une femme de Pleumeur-Bodou, étant descendue à la grève puiser de l'eau de mer pour faire cuire son repas, vit tout à coup surgir devant elle un portique immense.

Elle le franchit et se trouva dans une cité splendide. Les rues étaient bordées de magasins illuminés. Aux devantures s'étalaient des étoffes magnifiques. Elle en avait les yeux éblouis et cheminait, la bouche béante d'admiration, au milieu de toutes ces richesses.

Les marchands étaient debout sur le seuil de leur porte.

A mesure qu'elle passait près d'eux, ils lui criaient :

— Achetez-nous quelque chose ! Achetez-nous quelque chose 1

Elle en était abasourdie, affolée.

A la fin, elle finit par répondre à l’un d'eux :

— Comment voulez-vous que je vous achète quoi que ce soit ? Je n'ai pas un liard en poche.

— Eh bien ! c'est grand dommage, dit le marchand. En prenant ne fût-ce que pour un sou de marchandise vous nous eussiez délivrés tous.

, A peine eut-il parlé, la ville disparut.

La femme se retrouva seule sur la grève. Elle fut si fort émue de cette aventure qu'elle s'évanouit. Des