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Le troisième jour, fidèle à sa promesse, l'étranger reparut.

— Qu'avez-vous décidé ? demanda-t-il en entrant. La jeune fille lui prit la main et le mena jusqu'au

vieil Efflam qui fumait paisiblement sa pipe, dans un coin de Tâtre.

— Mon père, dit-elle, j'ai trouvé le mari qu'il me faut. Donnez-nous votre consentement.

La semaine suivante, le mariage fut célébré. Efflam y avait invité ses proches, ses amis, ses voisins. Le nouvel époux, lui, convia tous les pauvres de la paroisse, prétextant que sa vraie parenté demeurait trop loin.

— Ceux-ci, disait-il, m'en tiendront lieu.

Les noces terminées, il s'installa dans la maison de sa jeune femme. Le lendemain de la première nuit, il était levé avec l'aube. Efflam, qui avait bu la veille un peu plus que de raison, dormait profondément dans son lit clos. Mais Louizik avait l'œil en-tr'ouvert, et vit sortir son beau-frère. La journée se passa. Le nouvel époux ne rentra qu'à la tombée du soir. Les jours d'après, même chose se passa. Le vieil Efflam aurait pu en concevoir quelque inquiétude. Mais il avait remarqué que tout prospérait chez lui, depuis que son gendre était en sa maison, et, d'autre part, les allures peu ordinaires de ce gendre lui imposaient. Enfin, Marie semblait très heureuse de son sort. A quoi bon dès lors se mettre martel en tête ? Louizik, lui non plus, n'était pas inquiet. En revanche, il était fort intrigué.

Une après-midi, il dit à sa sœur :


— É