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CXVIII Le boiteux et son beau-frère, Tange

Il était une fois un homme qui avait deux enfants, un garçon et une fille. Le garçon s'appelait Louizik. Il boitait d'une jambe. En revanche, il avait Tœil fin, et, si son corps était infirme, je vous promets que son esprit ne Tétait pas. La fille, qui s'appelait Marie, venait d'entrer dans sa dix-huitième année. Elle était de trois ans plus âgée que son frère. Jolie d'ailleurs, comme une sainte ! Les yeux limpides comme de l'eau de source, les joues roses comme une fleur de pommier, la taille aussi svelte que la tige d'un jeune plant.

Ce n'étaient pas les prétendants qui lui manquaient.

Elle n'avait pas besoin d'aller au devant d'eux, ni de trotter à leur recherche, de pardon en pardon, comme font tant de filles.

Ils se pressaient à sa porte, aussi nombreux que les buveurs au seuil des auberges, le dimanche, à la sortie de la grand'messe.

Son père les accueillait avec déférence, comme c'est Fhabitude ; son petit frère, le boiteux, se gaudissait quelque peu à leurs dépens, parce qu'il était d'un na* turel moqueur ; elle, gracieusement^ leur servait à