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— Attention ! murmura le recteur à l'oreille de Jobic.

Il marcha au chien^ et, comme celui-ci se dressait pour le mordre, houpi avec une dextérité merveilleuse il lui passa son étole au cou.

La bête eut un cri de douleur atroce, épouvantable.

— Vite I à plat ventre et la face contre terre ! commanda le recteur à Jobic, en prêchant d'exemple.

A peine Jobic Ann Dréz s'élait-il prosterné, qu'il entendit le bruit d'un corps qui tombe à Teau. Et aussitôt ce furent des sifflements, des détonations, tout un vacarme enfin ! On eût juré que le marais était en feu.

Cela dura [une demi-heure. Puis tout rentra dans le calme.

Le recteur de Commana dit alors à Jobic Ann Dréz :

— Retourne maintenant sur tes pas. Mais ne manque point de t'arrêter dans chacun des presbytères où tu es entré en venant. A chaque recteur tu diras : « Votre commission est faite. »

Cette fois, Jobic ne se fit pas prier pour se remettre en chemin.

Tout le long de la route, il chanta, heureux de n'avoir plus de chien a traîner, heureux aussi d'aller vers Trézélan.

Il chemina de bourgade en bourgade, de presbytère en presbytère, tant et si bien qu'il arriva enfin chez le recteur de Louargat.

— Ah ! te voilà, mon garçon ! dit le recteur. Eh bien ! va trouver Tadic-coz. Il est impatient de te revoir

Tadic-coz ! A ce nom, Jobic Ann Dréz sentit sa co-