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en une grande nappe miroitante dans l'anse de Goulven, à l'ouest» et borde, à l'est, Tétrange et pittoresque rivage du pays de Pioues-cat. Le sanctuaire actuel est un édifice sans caractère, reconstruit vers la fin du xviii" siècle. Quelques parties plus anciennes ont cependant été conservées, en particulier une tour et un porche qui doivent remonter à une date lointaine. Si l'on en croit la tradition, la chapelle primitive aurait été élevée sur le lieu où Fragan, père de Guénolé, défit les barbares qui ravageaient à cette époque le littoral du Léon. Elle est placée, en tout cas, au point où finissait Tarchidiaconé de Léon et où commençait celui de KéméneU Illy. Le ruisseau qui leur servait de ligne de démarcation coule au pied de Lochrist. La chapelle est entourée d'un cimetière où Ton n'enterre plus. On en a extrait naguère des sarcophages en pierre, datant des premiers siècles de l'Église. Quant à la tombe de la pénitente dont il est question dans notre gwerz, j'ignore si elle existe réellement ; les gens du pays le tiennent pour certain, et vous montrent une dalle funéraire, encastrée dans le pavé de la chapelle aux pieds du crucifix. Grégic a Rom (La petite femme qui fut à Rome), tel est le nom par lequel la tradition locale désigne la pénitente de Lochrist. Elle habitait, dit-on, au lieu dit Le Hellan, sur la limite des communes de Plounévez et de Tréflez dans le Haut-Léon.

Non loin de Lochrist, se trouve le sanctuaire en ruines de Pont-Christ dont il est également fait mention dans la complainte ci-dessus. On y voit encore un beau calvaire en granit qui porte la date de 1676.