Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

REVENANTS DANS LE ROMAN d' AVENTURE 213

le pays. Nous allons maintenant mettre le cap sur la Basse-Bretagne.

Ainsi fut fait.

Déjà la terre bretonne s'élevait à leurs yeux du fond de rhorizon.

— A genoux ! commanda Jean Carré, et remercions Dieu d'avoir béni notre voyage.

Mais une voix de matelot lui répondit de la vergue du grand mt :

— Le plus dur est encore à passer, capitaine. Je vois venir sur nous un navire qui ne promet rien de bon.

Jean Carré braqua sa longue-vue dans la direction indiquée.

— En effet, dit-il, nous allons avoir affaire à un « pilleur de mer «. Ohé ! les gars, tenons-nous prêts !

La Barbaïka hissa pavillon, mais le pilleur de mer continua de lui courir dessus, sans répondre à sa politesse.

— C'est bon ! gronda Jean Carré. Celui-ci a besoin qu'on lui donne une leçon. Il l'aura, et il la paiera cher.

Il avait à son bord une douzaine de pièces de canon de gros calibre, car la marraine avait bien fait les choses. Les douze pièces partirent à la fois. Le pilleur de mer, qui se croyait en présence d'un simple navire marchand, ne s'attendait pas à être bonjouré de la sorte. Il tourna trois fois sur lui-même, et coula.

Jean Carré n'était pas un mauvais homme. Il ordonna de mettre les chaloupes à l'eau, et sauva tout ce qu'il y avait de vivant sur le navire ennemi.

Or, les pirates avaient avec eux soixante jeunes filles remarquablement belles.

214