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XVII Les revenants

Tout mort, quel qu'il soit, est obligé de revenir trois* fois.

LXXXVI

La mère morte

Camm* ar Guluch, ainsi appelé parce qu'il boitait d'une jambe, était cordonnier à Plougrescant. Il avait épousé en premières noces Louise-Yvonne Marquer, une femme douce, un peu triste, qu'on voyait rarement sourire, et qui semblait prédestinée à ne pas être longtemps de ce monde. Elle mourut, en effet, en donnant le jour à une petite fille qui était tout son

1. Le nombre trois revient fréquemment dans les légendes de la mort. Si un membre d'une famille meurt, il emmènera avec lui deux des siens (M, A. Courtney, Cornish Folklore ; The Folklore Journaly t. V, p. 218). Lamême croyance se trouve dans un dicton relevé par Sauvé {Revue celtique^ t. I, p. 412-413), et parHingant {Mémoires de la Société d*émulation desCôtes-dwNordf t. XXXVI, p. 76). A Paimpol,on dit que s'il passe un cadavrede noyé devant une croix, il en passera deux autres (Revue des traditions popu' laires, t. XII, p. 396).

2. Camm signifie en breton « boiteux ».