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des morts, il s'entendît héler soudain par quelqu'un qui paraissait vouloir le rejoindre :

« — Hé ! louenn, attends-moi !

« Il se retourna et ne vit personne. Mais il avait distinctement reconnu la voix do sa mère, morte Tannée d'avant. »

(Conté par Marie Hostiou. — Quimper, 1887.)

La paroisse de Plougastel-Daoulaz, une des plus importantes du Finistère, est divisée en un certain nombre de frairies {bretiriez). Le soir de la Toussaint, après les Vêpres des Morts, les membres de chaque frairie se réunissent chez l’un d'eux, pour y célébrer le rite suivant :

La table de la cuisine est garnie d'une nappe sur laquelle s'étale une large tourte de pain, fournie par le maître de la maison. Au milieu de la tourte est planté un petit arbre portant une pomme roiige à l'extrémité de chacun de ses rameaux. Le tout est recouvert d'une serviette blanche.

Lorsque la frairie est rassemblée autour de la table, le maître de la maison, en qualité d'officiant, commence les prières des défunts, répondu par les assistants. Puis, les prières dites, il enlève la serviette, coupe la tourte de pain en autant de morceaux qu'il y a de membres dans la frairie, et met ces morceaux en vente au prix de deux, de quatre et même de dix sous l'un.

Celui des membres de la frairie qui n'achèterait pas