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XIV


Les fêtes des âmes

Il est, dans l’année, trois circonstances, trois fêtes solennelles où tous les morts de chaque région se donnent rendez-vous :

1° La veille de Noël[1] ;

2° Le soir de la Saint-Jean[2] ;

  1. Cf. E. Souvestre, Le foyer breton (1845), p. 233.
  2. Pendant ces deux nuits, on n’a rien à redouter des mauvais esprits, le petit Jésus et saint Jean rendant nuls les maléfices (Sauvé, Mélusine, t. III, col. 358). Pendant la messe de minuit, les flammes du purgatoire s’éteignent et on ne voit pas de revenants sur la terre (Luzel, La veillée de Noël, Revue de Bretagne et de Vendée, t. X (1861), p. 431). Si un homme a le courage de se blottir au fond de l’ossuaire pendant la messe de minuit, il voit venir à lui l’Ankou qui lui apprend le nom des gens delà paroisse qui mourront l'année suivante (Sauvé, Revue des traditions populaires, t. II, p. 536). Dans une tradition du Morbihan, l’Ankou touche du doigt ceux qui doivent mourir dans l’année. Pour le voir, il faut avoir jeûné la veille jusqu’à la levée de neuf étoiles et tenir l’index dans le bénitier. Un homme, qui était dans les conditions voulues et qui vit l’Ankou se diriger vers lui, voulut sortir de l’église, mais l’eau du bénitier était gelée et il ne put retirer son doigt (P. M. Lavenot, Revue des traditions populaires, t. VII, p. 569).