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Les menuisiers qui fabriquent les cercueils savent d’avance si quelqu’un de la région doit mourir dans la journée ou dans la nuit. Ils en sont prévenus parle bruit des planches, qui s’entre-choquent d’elles-mêmes dans le grenier.

Qui voit une belette (eur garellik) doit mourir dans l’année[1].

Quand la pie vient se poser sur le toit, c’est que quelqu’un doit mourir dans la maison[2].

    intersigne de mort (W. Gregor, Notes on the folklore of the North-East of Scotland, p. 203).

  1. Dicton du cap Sizun. J’en mentionne l’origine, parce que nulle part ailleurs en Basse-Bretagne je n’ai retrouvé semblable croyance.
  2. Dans le Morbihan, trois pies sautant ensemble sur une route présagent la venue d’un enterrement (Fr. Marquer, Traditions et superstitions du Morbihan. Revue des traditions populaires, t. XI, p. 41). En Irlande, une pie qui frappe à la fenêtre annonce qu’il y aura une mort dans la maison (G. H. Kinahan, Notes on Irish folklore. The Folklore record, t. IV, p. 99). Il en est de même d’une pie qui vient jacasser à la porte (lady Wilde, Ancient legends, p. 180)
        Le corbeau est souvent aussi en Bretagne un intersigne de mort : « Ils croient que deux corbeaux président à chaque maison et qu’ils prédisent la vie et la mort » [district de Quimper] (Cambry, Voyage dans le Finistère, t. III, p. 48). Des corbeaux planant sur une maison sont un présage de mort (Verusmor, Voyage en Basse-Bretagne, p. 341. Cf. Sauvé, Revue celtique, t. VI, p. 497).
        En Irlande, quand en se rendant à une réunion on entend à gauche le croassement d’un corbeau, c’est qu’un des membres de l’assemblée sera tué (The Folklore Journal, t. II, p. 66-67). Un