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capable de tout abolir en eux, même le plus élémentaire sentiment d’humanité. Dieu me garde de le leur imputer à crime! Ce n’est point leur faute s’ils n’ont pas encore répudié l’antique héritage d’une race sur qui pèse si lourdement le joug des superstitions primitives, oppressa gravi sub relligione[1]. Puissent du moins les bienfaits de l’instruction moderne libérer les cerveaux de leurs fils de ces fantômes d’un autre temps ! Puisse la Légende de la Mort n’être bientôt plus pour les Bretons qu’un souvenir, embaumé par l’un d’eux aux pages de ce livre, comme dans un linceul !

A. Le Braz._____

____Rennes, 19 mai 1902.



Nota bene. — Relativement aux notes qui accompagnent le texte de cet ouvrage, un avertissement est nécessaire. Parmi ces notes, quelques-unes sont de moi. Ce sont celles qui ont pour objet d’éclairer ou de compléter, soit par des observations personnelles, soit par des renseignements de topographie ou d’ethnographie, soit encore par des variantes abrégées, les récits des conteurs. Toutes les autres sont de M. Dottin et donnent à cette édition son véritable caractère par les comparaisons qu’elles établissent, d’une part, avec les légendes de la Bretagne armoricaine, publiées

  1. Lucrèce, De natura rerum, I, v. 57.