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L'agrippa qui revient toujours à la maison

Loizo-goz, de Penvénan, en avait un qui l'embarrassait fort ; il n'eût pas demandé mieux que de le passer à quelque autre. Il le proposa à un cultivateur de Plouguiel qui l'accepta.

Une nuit, on entendit dans tout le pays un vacarme épouvantable. C'était Loizo-goz qui conduisait l'agrippa à Plouguiel, en le tirant par sa chaîne.

Au retour, Loizo-goz chantait gaîment. Il se sentait un poids de moins sur le cœur. Mais, à peine rentré chez lui, toute sa joie tomba. L'agrippa était déjà revenu occuper son ancienne place.

A quelque temps de là, Loizo-Goz lit un grand feu d'ajonc et y jeta le mauvais livre. Mais les flammes, au lieu de dévorer X agrippa, s'en écartaient.

— Puisque le feu n'y peut rien, essayons de l'eau! se dit Loizo-goz.

Il traîna le livre à la grève de Buguélès, monta dans une barque, gagna le large, et lança à la mer Xagrippa auquel il avait eu soin d'attacher plusieurs grosses pierres, afin de le faire descendre jusqu'au fond de l'abîme et de l'y maintenir.

— Là, pensa-t-il, cette fois du moins, nous voilà séparés pour jamais.

Il se trompai! <