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Il est un moyen à la portée de tous pour savoir si une âme est damnée ou non.

Il suffit de se rendre, au sortir du cimetière, aussitôt après l'enterrement, dans un lieu élevé et découvert, d'où l'on ait vue sur une certaine étendue de pays. De là-haut, on crie le nom du mort par trois fois, dans trois directions différentes. Si une seule fois l'écho prolonge le son, c'est que l'âme du défunt n'est point damnée.

Quand on perd une dent, soit qu'on la fasse arracher, soit qu'elle tombe d'elle-même, il ne faut pas commettre l'imprudence de la jeter, car, si un chien la ramasse, on est damné.

Il ne faut pas non plus la faire disparaître dans le feu, sinon elle va droit en enfer, et l'on est dans l'obligation de l'y aller chercher après sa mort.

De deux choses l'une, ou bien on la garde sur soi, dans son porte-monnaie, par exemple, — ou bien on la dépose à l'église dans le bénitier1.

(Communiqué par Prigent. — Plouénan.)

t. Le mal de dents et les dents tiennent quelque place dans les traditions et les coutumes relatives à la mort.

Le mal de dents qui prend à trois heures de l'après-midi est, à Lannion, le présage de la mort d'un proche parent. Si l'on a mal aux dents au moment où l'on voit un intersigne ; c'est qu'on doit mourir bientôt (Le Calvez, Revue des traditions populaires, t. VII, p. 90). A Penvénan, perdre une dent dans le cimetière