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IX Le sort de l'âme1

Le prêtre qui célèbre l'enterrement est, dit-on, averti, au moment où le cercueil touche le fond de la fosse, si l'âme du mort est sauvée ou perdue.

Aussi, lorsqu'il ferme tout de suite son livre, en quittant la tombe, et se dépêche d'expédier le chant, c'est qu'il n'y a plus rien à faire : le mort est damné.

Au moment où le prêtre jette sur le cercueil la première pelletée de terre, il peut voir dans son livre d'heures quel doit être le sort de la personne enterrée. Mais il lui est interdit de divulguer ce secret, sous peine de prendre — fût-ce en enfer — la place du défunt.

1. En Écosse, on allume une ou deux chandelles que l'on pose à côté du corps  ; si le feu prend au linceul, c'est que le mort était vendu au démon (W. Gregor, Notes on the folklore of the NorthEast ofScotland, p. 207). Une averse sur la tombe ouverte indique que l'âme est heureuse (ibid., p. 2t3). Voir ci-dessus, p. 241.