Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/368

Cette page n’a pas encore été corrigée

fit ainsi le tour de l'église une première fois, puis une seconde.

L'aubergiste dit aux jeunes hommes :

-- Elle a désormais gagné son pari. Allons boire une chopine, en attendant qu'elle revienne.

Ils rentrèrent à l'auberge.

Katic cependant commençait le troisième tour. Comme elle passait devant le porche, elle vit la porte de front1large ouverte. Elle glissa un coup d'œil dans l'intérieur de l'église. Le catafalque était au milieu de la nef, ainsi qu'aux jours d'enterrement ou de messe funèbre, et sur le catafalque un linceul était étendu. A l'entour, les cierges brûlaient, dans les grands chandeliers d'argent.

Katic pensa aussitôt :

— Jacques et Fanch, dépités, ont imaginé de me faire peur. Ils ont allumé les cierges et jeté un drap blanc sur le catafalque.

La voilà de prendre le drap, d'achever son tour, et de revenir à l'auberge.

— Tenez, dit-elle, je vous rapporte votre drap. Je ne suis pas aussi facile à épouvanter qu'un moineau.

L'aubergiste et les deux jeunes hommes se regardèrenLentre eux, persuadés que Katic avait perdu la tête.

— Oh! ne faites pas les étonnés, reprit-elle. C'est vous qui avez jeté ce drap sur le catafalque et c'est

i. Ann or ddl. Elle s'ouvre d'ordinaire à la base du clocher et fait face du chœur.