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Comme il faisait très sombre dans le logis, il demanda ;

— Où êtes-vous, Naïc?

— Ici, dans le coin de l'âtre, boucher.

Il s'approcha et la vit, en effet, qui remuait la cendre du foyer avec la petite fourche en fer dont on se sert dans les campagnes pour mettre au feu les branchettes d'ajonc.

— Oh bien! reprit le boucher, je n'ai affaire qu'à vous. Je viens vous apporter le prix de votre veau : voulez-vous compter l'argent ? C'est quatre écus, si j'ai bonne mémoire.

— Oui, oui, vous n'avez qu'à les déposer sur la table.

— A votre gré... Santé à vous, Naïc, et à la prochaine, car je suis pressé.

— Dieu nous donne la grâce de nous revoir, boucher ! Jamais il n'avait trouvé la vieille si accommodante.

Elle ne s'était même pas dérangée pour vérifier si la somme y était, elle qui, d'ordinaire, réclamait volontiers plus que son dû. Tout en se faisant ces réflexions, le boucher avait regagné la grand'route. Au moment où il l'atteignait, il vit venir de la direction du bourg de Clohars un groupe de gens en deuil. Parmi eux étaient les deux fils Lharidon. Il s'arrêta pour les « bonjourer » au passage.

— Il y avait donc un enterrement aujourd'hui ? leur demanda-t-il.

— Oui, répondit l'aîné des Lharidon d'une voix triste.

— Quelqu'un de vos proches, peut-être?... C'est