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il faut attendre qu'ils se remettent d'eux-mêmes en marche ou, en tout cas, ne les stimuler que de la voix, en leur parlant avec douceur.

Dans les parages d'Elliant et de Tourc'h, chez les Mélennic1, il est d'usage qu'en tête du convoi funéraire le plus proche parent du défunt porte une grande lanterne à vitres de corne où brûle un cierge bénit.

II ne faut pas faire passer deux fois le cercueil d'un mort sur un pont ; sinon, le pont croulera.

C'est ainsi qu'à Châteaulin. où l'église est située sur la rive droite du canal1, et le cimetière sur la rive gauche, quand quelqu'un meurt sur cette rive gauche, plutôt que de lui faire franchir deux fois le pont, on célèbre le service d'enterrement, non dans l'église paroissiale, mais dans la chapelle votive qui lui fait face sur l'autre berge et qui est connue sous le vocable de « Vieux-Bourg ».

Lorsqu'un convoi funèbre est pour franchir un pont, les prêtres s'interrompent de chanter jusqu'à ce qu'on l'ait franchi.

(Communiqué par Henri Coudray. — Coray.)

i. On appelle ainsi les populations de ces communes, parce que la couleur qui domine dans les broderies de leurs vêtements est le jaune (mêleri).

. 2. Le canal de Nantes à Brest.

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