Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/340

Cette page n’a pas encore été corrigée

es d'avance*. Quelquefois, c'est le mourant lui-même qui les a désignées.

Ces porteurs, ainsi que les gens qui tiennent les cordons et les cierges, doivent appartenir à la même catégorie sociale que le défunt, c'est-à-dire que les mariés doivent être portés par des mariés, les jeunes gens par des jeunes gens, les laboureurs par des laboureurs, les marins par des marins. Les personnes investies de ces fonctions se cotisent entre elles, après l'enterrement, en vue de réunir l'argent d'un « service funèbre » pour le trépassé.

(Communiqué par mon père, N.-M. Le Braz.— Tréguier.) *

  • *

Quand un cercueil est transporté en voiture au cimetière, il ne faut pas que l'homme qui conduit monte dans le véhicule : il doit marcher à pied, et tenir le cheval de tête par la bride.

Il ne faut jamais donner un coup de fouet aux chevaux qui traînent un corbillard. S'ils s'arrêtent3,

1. En Irlande, chacune des personnes qui font partie du convoi funèbre tient à honneur de porter le cercueil pendant une partie du chemin (lady Wilde, Ancient legends, p. 119). Dans l'Ouest de l'Irlande, quand on porte un corps au cimetière, les porteurs s'arrêtent à moitié chemin et élèvent un petit monument de pierres sèches, auquel personne n'ose jamais toucher [ibid., p. 83).

2. Si le corbillard s'arrête en se rendant au cimetière, il y aura bientôt un autre mort dans la maison de celui que l'on porte en terre (M. A. Courtney, Cornish Folklore, The Folklore Journal, t. V, p. 218).