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CHAPITRE VIII

L'enterrement

A Plestin-les-Grèves, quand j'étais enfant, les morts étaient conduits au bourg, en charrette, le recteur les précédant à cheval.

Cette charrette était un chariot ordinaire, de ceux qui servent à transporter les blés au marché ou le fumier aux champs. On l’aménageait toutefois d’une façon spéciale pour la circonstance. Par exemple, on disposait des branches de saule courbées en arceaux pour former capote au-dessus du cercueil. Sur ces arceaux on étendait des draps blancs, et les chevaux ou les bœufs que l’on attelait étaient pareillement revêtus d’un drap en guise de caparaçon. C’était aussi un simple drap qui recouvrait le cercueil, les ornements funéraires n’existant pas alors dans le mobilier de nos églises de campagne.

(Communiqué par mon père, N.-M. Le Braz. — Tréguier 1898.)

Aujourd’hui, les morts ne sont plus transportés en charrette au cimetière, sauf en quelques cantons de la Basse-Cornouaille. Dans les communes qui n’ont pas de corbillard, ils sont portés à bras par des personnes désigné