Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée


— Je trouverai bien à l'auberge trois ou quatre mauvais sujets, de l'espèce de Lôn, qui ne demanderont pas mieux que de l'assister dans sanuit dernière. Il suffira que je leur promette, pour les allécher, cidre et vin ardent à discrétion.

Ce qu'elle prévoyait arriva.

Dans l'auberge actuellement tenue par les Lageat, et qui esta l'entrée du bourg, une troupe de buveurs menait grand tapage, en jouant aux cartes.

La femme de Lôn franchit le seuil et dit :

— Y a-t-il parmi les chrétiens qui sont ici quatre hommes charitables capables de me rendre un service ?

— Oui, répondit un des buveurs, pourvu qu'il ne s'agisse pas d'aller coucher avec vous, car vous avez passé l'âge.

— Il s'agit de veiller mon mari qui vient d'expirer. Je promets cidre et vin-ardent1 à discrétion.

— Aussi bien, garçons, fit en s'adressant à ses camarades l'homme qui avait déjà parlé, l'aubergiste nous a menacés de nous jeter à la porte, au coup de neuf heures. Suivons cette femme. Nous continuerons notre partie chez elle, et la boisson ne nous coûtera rien.

— Allons ! s'écrièrent les autres.

La-femme de Lôn retourna au logis, escortée de quatre gaillards à demi-soûls et qui, tout le long du chemin, braillèrent à tue-tête.

— Nous voici arrivés, dit-elle en poussant la porte.