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La veillée mortuaire1 s'appelle ann noz-veil.

Certaines personnes privilégiées savent d'avance quand il doit y en avoir une dans la région.

Mon beau-père était de ce nombre. Il avait un bâton d'épine rouge qu'il appelait « son compagnon de nuit ». C'était un solide penn-baz, qui s'assujelfosait au poignet, comme tous les penn-baz, à l'aide d'un cordonnet de cuir. Lorsque mon beau-père rentrait de la promenade, il ne manquait jamais d'aller suspendre son bâton à un clou derrière l'armoire. Or, deux ou trois jours avant qu'il dût y avoir une veillée funèbre dans le quartier, le bâton d'épine rouge se mettait à osciller, lentement d'abord, puis de

1. En Irlande, ceux qui vont à une veillée funèbre ont des précautions à prendre et des observances à garder. Il est bon qu'ils aient du sel dans leur poche et qu'ils en mangent quelques grains pour se défendre contre les mauvais esprits (Deeney, Peasant Ion from Gaelic Ireland, p. 41). Il faut pendant une veillée que l'horloge soit arrêtée, que l'on n'enlève pas les cendres, que l'on allume sa chandelle, non pas à celle d'un autre, mais à une allumette ou au feu. On ne peut refuser une pipe qu'un assistant vous offre ; il faut en tirer au moins deux bouffées (Deeney, ibid., p. 78). Les personnes qui ont été à une veillée funèbre ne doivent jamais prendre un enfant dans leurs bras avant de s'être plongé les mains dans l'eau bénite (lady Wilde, Aneient legends, p. 213).