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Pour la parure funèbre du mort, on commence par lui passer une chemise blanche. Aux vieillards, on met par surcroît un bonnet de nuit. S'il s'agit d'une femme, après lui avoir peigné et lissé les cheveux, on la revêt de sa coiffe la plus belle, ainsi que de sa collerette et de sa guimpe.

Quant à l'ensevelissement proprement dit, il consiste à envelopper le cadavre jusqu'à mi-corps dans un drap frais, à peu près comme on emmaillote un enfant, de façon que les bras restent libres et que les pieds eux-mêmes ne soient pas trop entravés

1. En Irlande, dans le cercueil, on joint quelquefois les pieds du mort en épinglant les bas l'un à l'autre  ; mais il faut enlever les épingles avant de mettre le corps en terre  ; sinon, le mort reviendrait pour dire qu'il a les pieds liés (Curtin, Taies of the faines, p. 157). Une autre coutume semble inspirée aussi par le désir de laisser au mort la liberté de ses mouvements. A la maison, on cloue le couvercle du cercueil  ; mais quand on est au bord de la fosse, on enlève les clous et on les met les uns en travers des autres, sur le couvercle (Curtin, Taies of the fairies, p. 156). En Ecosse, en mettant le corps dans le cercueil, on coupe avec des ciseaux tous les cordons du linceul (J.-G. Campbell, Superstitions of the Highlands and islands of Scotland, p. 241). Dans les Hébrides, les bandes qui lient les orteils, les mains et la figure du cadavre pendant l'exposition sont enlevées lors de la mise au cercueil, pour que le mort ne soit pas retenu lorsqu'il ira au jugement (Goodrich-Freer, More folklore from the Hebrides, Folklore, t. XIII, p. 60). On coud le linceul sur le corps des morts  ; c'est là un privilège qui leur est réservé  ; il en résulte qu'on ne doit jamais raccommoder les vêtements d'une personne sur la personne