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leur pouvoir et se plaisent à l’éprouver sur les fils des hommes. Parce que la sidhe qui s’était donnée à lui l’a quitté, Cûchulainn l’indomptable languit d’un mal sans remède, jusqu’à ce que les druides lui aient fait boire un breuvage d’oubli[1]. Quand elles ont jeté leur dévolu sur un jeune homme, elles lui remettent une pomme merveilleuse ; s’il en mange, il leur appartient pour toujours : aucune influence, aucune incantation n’ont désormais la vertu de le détacher d’elles ; il rompt les liens les plus chers pour les suivre sur les vagues « dans les régions situées au-delà des mers immenses » et quelquefois disparaît ainsi sans retour[2]. Non pas que celui qui a été ravi au « pays des fées » soit condamné à n’en plus sortir. Ce n’est point ici la terre d’où l’on ne revient pas. Nous voyons des héros s’y rendre, y demeurer un mois ou deux, puis regagner intacts leurs foyers. Il en va de même des mortels ordinaires, sauf que, rentrés dans leur patrie, ils restent astreints à certaines obligations magiques qu’ils ne sauraient impunément violer.


1. C’est le sujet de l’épopée intitulée Serglige Conculaind (H. d’Arbois de Jubainville, L’épopée celtique en Irlande, p. 174-216).

2. Par exemple dans l’Echtra Condla (H. d’Arbois de Jubainville, L’épopée celtique en Irlande, p. 385-390).

  1. C’est le sujet de l’épopée intitulée Serglige Conculaind (H. d’Arbois de Jubainville, L’épopée celtique en Irlande, p. 174-216).
  2. Par exemple dans l’Echtra Condla (H. d’Arbois de Jubainville, L’épopée celtique en Irlande, p. 385-390).