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XLII

La séparation de l'Ame et du Corps L'Ame

Adieu à vous, mon Corps, adieu je dis. Vous et moi ne faisions qu'un en notre première saison :

S'il plaît à Dieu aujourd'hui de nous séparer, Puisque nous avons bien vécu, nous ne devons pas nous en attrister.

Le Corps

Hélas ! ma pauvre Ame, mon essence immortelle, J'entends forger mes chaînes, vous allez me quitter ! J'ai fait pour vous le sacrifice de mes penchants, Et, maintenant, vous me laissez seul.

L'Ame

Il est vrai, mon compagnon, mon camarade de fortune,

Pour ce qui est des Commandements, vous n'en

avez enfreint aucun. Mais Dieu ordonne, de par sa toute-puissance, Que nous cessions, moi, d'être votre maîtresse,

vous d'être mon serviteur.

Dieu, s'il est content de nos bons déportements, Peut ne rien changer à notre condition Et nous laisser ensemble, sans nous séparer,

la