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Si c'est vous qui avez le tort, c'est vous qui serez frappé.

La personne qui a été vouée justement à saint Yves-de-la-Vérité sèche sur pied pendant neuf mois.

Elle ne rend toutefois le dernier soupir que le jour où celui qui l'a vouée ou fait vouer franchit le seuil de sa maison.

Lasse d'être si longtemps à mourir, il arrive souvent qu'elle mande chez elle celui qu'elle soupçonne d'être son envoûteur, afin d'être plus tôt délivrée.

Pour vouer quelqu'un à saint Yves-de-la-Vérité, il faut :

1° Glisser un liard dans le sabot de la personne dont on souhaite la mort;

2° Faire à jeun trois pèlerinages consécutifs à la maison du saint ; le lundi est le jour consacré;

3° Empoigner le saint par ,1'épaule et le secouer rudement en disant : « Tu es le petit saint de la Vérité (Zantik-ar-Wirioné). Je te voue un tel. Si le droit est pour lui, condamne-moi. Mais si le droit est

core l'adversaire de l'aller vouer à saint Yves. Et la menace produit toujours son effet.

Les renseignements que je donne sur ce culte homicide sont de provenances diverses. Mais je les ai plus particulièrement recueillis à Penvénan, de la bouche de Pierre Simon et de celle de Perrine Le Moal.