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XXIX

L'Ankou dans la maison neuve

Fulupic anToër, un couvreur en chaume, de Plouzélambre, achevait un soir de couvrir une maison neuve qu'un petit fermier de la commune avait fait bâtir dans le dessein de venir l'habiter à la SaintMichel suivante.

Son travail fini, Fulupic descendit de son échelle et l'enleva pour la serrer à l'intérieur de la maison, avec ses autres outils, ainsi qu'il en avait coutume chaque soir au moment de regagner son logis. Mais, quand il ouvrit la porte à cet effet, il fut tout étonné d'apercevoir une ombre debout dans le couloir qui séparait la cuisine de la pièce de décharge'.

— Pion zo azél (Qui est là) demanda-t-il, non sans un petit froid dans le dos, car il était certain que, de toute la journée, pas un être vivant ne s'était montré dans les alentours.

L'ombre ne bougea ni ne répondit. Alors il répéta sa question :

— Piou zo azél

1. Mot à mot le haut-bout du bas-bout [ar penncrec'h hag ar penn-traou). La plupart de ces maisons bretonnes n'ont qu'un rez-de-chaussée divisé en deux pièces, i'une servant d'habitation, l'autre de décharge ou même de crèche.