Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/187

Cette page n’a pas encore été corrigée

L'Ankou se tient debout dans la charrette.

Il est escorté de deux compagnons, qui tous deux cheminent à pied. L'un conduit par la bride le cheval de tête. L'autre a pour fonction d'ouvrir les barrières des champs ou des cours et les portes des maisons. C'est lui aussi qui empile dans la charrette les morts que l'Ankou a fauchés'.

l'appelle dead coach ou deaf coach  ; il est noir, traîné par quatre chevaux sans tête, conduit par un cocher sans tête ; il ne fait aucun bruit, La route qu'il suit est bien déterminée et on a pu la tracer sur une carte  ; il part de l'église et fait un tour complet avant d'y revenir. Ce carrosse est un intersigne de mort, mais non pour la personne qui le rencontre (Bryan J. Jones and W. B. Yeats, Traditions and superstitions colleeted out at Kilcurry, co. Louth, Folklore, t. X, p. 119, 122. Cf. Cr. Croker (Fairy legends, p. 250).

EnCornwall, au contraire, celui qui le rencontre mourra bientôt. A Penzance, c'est un carrosse à l'ancienne mode, traîné par des chevaux sans tête, dont on entend le bruit à minuit (Miss Courtney, Cornish Folklore ; The Folklore Journal, t. V, p. 107). Dans la croyance populaire, les chevaux et le cocher ont bien une tête humaine, mais cette tête est invisible  ; si nous la voyions, nous pourrions reconnaître les gens dont les âmes font ainsi pénitence (W. Bottrell, Traditions and hearthside stories, 2d series, p. 66).

En Irlande, la vue pendant la nuit d'une voiture qui avance sans être traînée par des chevaux est un pronostic de malheur (Folklore, t. IV, p. 352).

1. « On parle du Cariquel Ancou (la brouette de la mort). Elle est couverte d'un drap blanc, des squelettes la conduisent ; on entend le bruit de sa roue quand quelqu'un est près d'expirer » (Cambry, Voyage dans le Finistère, t. I, p. 72).

XX