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Christ, par l’intercession de sa mère, que cette personne soit immédiatement « délivrée ».

Neuf de ces jeunes filles prennent en groupe les devants, munies, chacune, d’un chapelet qu’elles égrènent sans fin tout le long de la route. Elles sont tenues de n’échanger aucune parole, ni entre elles, ni avec les passants. La dixième, qui les suit à quelque distance, a seule qualité pour répondre aux questions des gens qui, voyant défiler le cortège, s’informent pour quelle personne du parage il s’est mis en chemin.

(Communiqué par Prigent. — Plouénan.)

Lorsqu’un moribond a trop de mal à trépasser, il y a un moyen infaillible d’abréger son agonie : c’est de le descendre de son lit et de lui faire poser ses pieds nus sur le sol nu.

1. Cette même coutume a été relevée en Ecosse ; mais le motif qu’on en donne est que le moribond ne pourrait mourir s’il y avait des plumes d.oiseaux sauvages dans les oreillers ou la couette (W. Gregor, Notes on the folklore of the North-East of Scotland, p. 206.) Pour la même raison, dans le comté de Leitrim en Irlande, on couche les moribonds sur une paillasse ; après la mort, on brûle la paille sur le haut d’une colline et la lueur apprend aux gens du voisinage que la mort a passé par là (L. Duncan, Further notes from county Leitrim ; Folklore, t. V, p. 181). En Cornwall, on dit qu’on ne meurt pas paisiblement sur des oreillers contenant des plumes d’oiseaux sauvages (M. A. Courtney, Cornish folklore ; The Folklore Journal, t. V, p. 217).

A Quelven en Guern (Morbihan), il y a un maillet béni (mael