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d'un grain de froment. Quand elle aura complètement disparu dans le sable, ce sera la fin du monde.

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A la fin du monde paraîtra l'Antéchrist. Il naîtra du mariage d'un prêtre défroqué et d'une bonne sœur1.

L'agonie

Dès que l'état d'un malade semble désespéré, les gens de la maison se mettent à genoux auprès de son lit et commencent les prières des agonisants.

On n'attend généralement pas qu'il ait rendu le dernier soupir ni même perdu toute connaissance pour allumer à son chevet une « chandelle bénite » (eur goulou benniget)  ; et, dès qu'il entre en agonie, on trace avec cette chandelle un signe de croix au-dessus de son visage. C'est, dit-on, pour faciliter la séparation de l'âme d'avec le corps'.

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En Léon, quand une personne est gravement malade et sans espoir de guérison, dix jeunes filles d'alentour se rendent processionnellement à l'oratoire de la Vierge le plus rapproché pour demander au

1. Sur l'Antechrist en Irlande, cf. G. Dottin, Les deux chagrins duroyaume du ciel (Revue celtique, t. XXI, p. 349-358).

2. Il est fait mention chez L. Dufilhol, Guionvac'h, 2e éd., p. 178, du cierge bénit qui aide à trépasser.