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Ce n'était pas sa femme qui lui parlait, mais une grande forme lumineuse, drapée dans un manteau couleur de ciel. La figure était nimbée d'or. Cariou la reconnut, pour l'avoir vue dans les images pieuses, dans les tôlennou.

C'était la figure même de Jésus-Christ.

Le sacristain fit un rapide signe de croix, et se retrouva soudain dans une complète obscurité. La grande forme lumineuse s'était évanouie.

Minuit tinta à l'horloge de la tour.

Cariou, tout essoufflé, arriva juste à temps pour ranimer la lampe sainte.

(Conté par Charles Le Braz, mon frère. — Penvénan, 1890.)

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Auprès de l'Ile Grande se trouve une petite île, appelée en français l'île Canton, en breton Enès Aganton ou Agaton. On y remarque deux croix de granit, érigées à cent cinquante pas environ l'une de l'autre. La croyance est qu'elles se rapprochent tous les sept ans de la longueur d'un grain de blé : quand elles se rencontreront, ce sera la fin du monde.

Au milieu de la grande place de Saint-Michel-engrève, se dresse une croix monolithe plantée dans le sable et que la mer recouvre à chaque marée. On l'appelle Croaz al Lew-drèz ( La croix de la Lieue de Grève). Elle s'enfonce tous les cent ans de la Iongueur