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Le trésor du mort

. Une fermière de Plouuéour-Lanvern, Marie-Jeanne Thos, chaque fois qu'elle allait dans son courtil, voyait, auprès de la barrière donnant sur la route, un homme des environs, mort depuis près de cinq ans. Il lui faisait des signes avec la main, comme pour l'inviter à le suivre quelque part. Un beau jour, impatientée de son manège, elle s'enhardit à marcher j usqu'à lui et à lui demander :

— Qu'est-ce que c'est ? Que voulez-vous de moi  ? Il lui fit signe de passer la barrière et de venir.

— Ma foi, se dit-elle, j'en aurai le cœur net.

Et la voilà de cheminer sur les.pas du mort. Il la mena ainsi jusqu'ausommet d'une lande déserte, où il y avait une grande roche. L'homme, s'agenouillant à terre, se mit à gratter le sol avec ses doigts. Quand il eut fini, il se tourna vers la femme et lui montra le trou qu'il venait de creuser. Elle se pencha et vit un monceau de pièces d'or qui brillaient d'un éclat neuf. Jamais elle n'avait contemplé pareille somme. Tandis qu'elle regardait cet or avec une admiration mêlée d'envie, le mort disparut.

— S'il m'a révélé sa cachette, c'est sans doute pour