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ton côté. Comme cela tu te sentiras en sûreté, n'est-ce pas ?

— Oui, mon père. ...

Comme je ne bougeais plus, au bout d'un quart d'heure il me laissa, me croyant endormie pour de bon cette fois, et alla rejoindre ma mère. J'entendis celle-ci qui lui demandait à voix basse :

— Qu'en penses-tu, Yvon ?

— Je pense que ton frère a péri. Parce qu'il aimait plus particulièrement cette enfant, il l'a choisie pour se manifester à elle. C'est son intersigne qu'elle vient de voir.

— Mon pauvre, pauvre frère ! Dieu ait son âme 1 dit ma mère toute pâle. '*'

Et je vis ses larmes tomber en pluie sur l'ouvrage qu'elle tenait.

Douze jours plus tard, une dépêche arrivait de Nantes, annonçant de la part de la Compagnie pour laquelle naviguait mon oncle qu'un transatlantique de Saint-Nazaire avait rencontré dans les mers du Sud une embarcation vide qui avait été reconnue comme appartenant à la Virginie. Du navire lui-même on ne savait rien : il avait dû toucher quelque récif et couler à pic avec «on équipage.

(Conté par Marguerite Guerneur. — Quimper.)

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VIII

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