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Ce n’est pas à moi de vous donner des conseils : je suis déjà un ancien et, peut-être, par mes souvenirs, par mes premières dilections, trop attaché encore à beaucoup de choses d’hier ou même d’avant-hier. Les meilleurs conseils, c’est en vous-mêmes que vous les puiserez, dans la ferveur de vos jeunes espérances, dans votre foi. Mais, ayant à réagir contre tous les tenants du passé, il est une méthode qui s’impose à vous, et qui est de prendre exactement le contre-pied de la leur. Pour qui ont travaillé ces gens-là ? Pour la Bretagne ? Pour le peuple breton ? Je pense qu’ils ne font illusion à personne, pas même à leur propre conscience. Tous n’ont eu en vue que leur intérêt personnel. Eh bien ! que votre œuvre se recommande avant tout par son absolu désintéressement. Il n’y a que trop de Bretons disposés à faire le salut de la Bretagne pour eux-mêmes : soyez ceux qui feront le salut de la Bretagne pour la Bretagne. Oh ! la besogne n’est ni facile, ni petite. En nul pays du