Page:Le Braz - La jeune Bretagne, 1905.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

10

qu’il apporte sur ses brisés. Alors qu’a fait le prêtre ? Devant l’école laïque — disons mieux : devant l’école tout court, il a édifié son école, l’école congréganiste, l’école cléricale que, par un singulier abus de mots, on a appelée l’école libre, — comme si les seules écoles libres n’étaient pas celles où l’on enseigne à l’homme à se libérer, de même que les véritables écoles serves sont celles où l’on enseigne à l’homme à ne faire usage de sa raison que pour l’abdiquer. Le clergé donc s’est mêlé, à son tour, d’éclairer le peuple, mais de l’éclairer à sa façon, c’est-à-dire en lui ménageant la lumière. À voir, dans nos campagnes, les résultats de cette éducation de parti-pris, on se demande, en vérité, si la vieille ignorance, l’ignorance toute crue ne valait pas mieux que cette ignorance mitigée qui croit savoir. Ah ! si le clergé breton voulait, il aurait d’autres tâches à remplir auxquelles il est plus propre, et qui seraient plus méritoires, et où il travaillerait avec plus de fruit pour l’avenir de la