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encore ce sont les deux classes prépondérantes en Bretagne. La terre est entre les mains des uns, l’esprit du peuple est entre les mains des autres. Ils tiennent, si je puis dire, le pays par les deux oreilles, par son intérêt en ce monde et dans l’autre, par l’argent et par le paradis. Que ces deux catégories d’hommes ne cessent de répéter aux Bretons : « C’est hier qu’il faisait bon vivre ! », cela se conçoit. C’est une tendance si humaine que de s’imaginer qu’on assure le bonheur d’autrui en consolidant le sien propre !

Quand Auguste avait bu, la Pologne était ivre.

Oh ! ils ne le disent du reste pas avec cette brutalité. Si ingénu, si candide que soit le peuple breton, il aurait peut-être quelque velléité de se refuser à les on croire sur parole. C’était bon, autrefois, cette simplicité d’âme. Aussi ont-ils un peu modifié les procédés. À des temps nouveaux il faut d’autres méthodes.

Le noble (et j’entends par là toutes les formes d’aristocratie liguées pour