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LA FONTAINE DE SAINTE TWINA


1

De la fontaine de sainte Twina[1] l’eau toujours s’épanche ; — Cependant l’amour est toujours vivant dans le monde, — Et quelque vertu qu’ils aient, les Esprits de l’eau, — Ils ne me détacheront jamais de ma maîtresse exquise !

2

J’allai à Laandwinen, un jour, au cœur de l’été, — Si affolé par la fillette que j’en étais tout défait et malade. — Je bus à la fontaine, mais j’avais beau y boire, — Je ne faisais qu’aimer d’autant plus celle que j’aimais.

3

Je demandai que faire à un homme vénérable : — Jette-toi dans l’eau, dit-il. et tu seras exaucé ! — Et moi, de me précipiter dans la fontaine, mais, sur le point d’en sortir, — Deux fois pis qu’avant j’aimais ma maîtresse.

4

J’allai me marier, en été, par une matinée belle, — A l’église paroissiale de Landwinen, et, pour parler bref, — En dépit de vous,

  1. Nous avons aussi en Basse-Bretagne notre sainte Twina. Elle a sa chapelle dans le pays de Goélo, paroisse de Plouha. On l’invoque sous le vocable de santez Twina-ar-mor, sainte Twina de la mer. Elle est restée parmi nous la guérisseuse de la fièvre et par conséquent, j’imagine, de la pire fièvre de toutes, de la « fièvre d’amour. »