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— Iannic Herri, dites-moi,
De quoi êtes-vous chargé ?

— D’amandes et de noix,
De vin clairet jusqu’à fond de cale,

De vin clairet jusqu’à fond de cale ;
En aurez-vous à goûter, messire ?

— Nous n’avons besoin ni de noix, ni de vin,
C’est toi seul, Iannic, que nous voulons.

Tu viendras avec nous en Turquie,
Afin de nous donner rançon.

Tu laboureras comme un bœuf,
En saison chaude, en saison froide.

Iannic Herri, en guise de nourriture,
Tu n’auras qu’avoine et ajonc pilé,

Tu n’auras qu’avoine et ajonc pilé,
Encore seras-tu rossé à coups de fouet.

Iannic Herri, quand il a entendu,
Charger les canons est allé ;

Dix-huit canons il a chargé ;
Comme il chargeait le dix-neuvième,

Comme il chargeait le dix-neuvième,
Le pouce de sa main il a coupé.

— Madame Marie du Folgoat,
Pleine est ma chemise de sang !

Auprès de Marie Le Priol si j’étais,
Celle-là me l’aurait lavée blanc,

Celle-là me l’aurait lavée blanc,
Sans eau d’étang ni eau de fontaine.