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SAINTE-ANNE DE LA PALUDE

je ne suis qu’une servante en cette demeure, je n’ai pas qualité pour recevoir les offrandes. »

Je craignis de l’avoir froissée, mais, au premier mot d’excuse, elle m’interrompit, et, comme je prenais congé :

« — Revenez nous voir, mon gentilhomme. Tâchez seulement que ce soit en été, le dernier dimanche d’août. Alors, vous contemplerez sainte Anne dans sa gloire. Nulle fête n’est comparable à celle de la Palude, et celui-là ne sait point ce que c’est qu’un pardon, qui n’a pas assisté, sous la splendeur du soleil béni, aux merveilles sans égales du Pardon de la Mer. »


II


J’ai suivi votre conseil, bonne vieille. Hélas ! je vous ai cherchée en vain dans l’église et sur la crête des falaises où vous aviez, disiez-vous, votre gîte. En vain je me suis adressé aux douaniers de