degré, un semblable qualificatif. Chaque ligne trahit l’incertitude de la pensée. On en jugera par les extraits suivants :
L’administration voit le mal et cherche activement le remède. Il consisterait surtout à établir des relations suivies entre les écoles normales primaires et l’enseignement supérieur (sic).
Plus loin, il propose comme grande réforme la suppression d’une partie des cours du Muséum et sa transformation en "Institut National des Collections".
L’auteur a fini par sentir la faiblesse de pareilles idées. Dans un article récent, il revient sur le même sujet et assure que :
La première réforme serait le classement des matières des programmes par valeur utilitaire et la seconde l’application de ce rapport dans l’Université active comme dans son administration, tel enseignement restreint et tel autre élargi, telles chaires supprimées et telles autres créées.
On le voit, aucun de ces éminents spécialistes n’est encore arrivé à comprendre que ce qu’il faut modifier ne sont pas les programmes, mais les méthodes. Proposer d’allonger ou de raccourcir les premiers, de supprimer certaines chaires ou d’en fonder d’autres, représente une phraséologie vaine, sans nulle idée directrice pour soutien.
Dans le numéro même de la revue où paraissait le discours cité plus haut se trouvait un travail de monsieur Le Chatelier, très apte à faire saisir aux nombreux universitaires, raisonnant comme monsieur Appell, la différence séparant l’homme dont l’éducation pratique a formé le jugement et celui qui s’est borné à apprendre des manuels et des théories abstraites. L’auteur suppose, cas d’ailleurs plusieurs fois observé, deux ingénieurs chargés d’installer des fours Siemens à chaleur régénérée. Impossible d’utiliser les indications livresques, car il existe une centaine de modèles de ces fours, et rien ne servirait même de les connaître tous, la conduite de chacun d’eux variant entièrement, suivant les innombrables qualités de charbons employées. L’homme des manuels est complètement perdu. Il tâtonne au hasard, et, après avoir fait dépenser à son usine des sommes considérables et un temps précieux, en est réduit à recourir aux lumières d’un spécialiste. L’ingénieur dont l’instruction n’a pas été édifiée uniquement, comme en France, sur la mémoire, et