ne les cherche plus.
La reconstruction de l’Imprimerie Nationale, dont le besoin ne se faisait nullement sentir (sauf pour les architectes), devait coûter au budget 442.350 francs. D’après les chiffres officiels fournis par la Commission de contrôle, il faudra dépenser environ 10.000.000. Les travaux devaient durer 4 ans. Commencés depuis 7, ils sont loin d’être terminés.
Les faits signalés par la Commission mettent en évidence le prodigieux sans-gêne avec lequel les fonctionnaires de l’État autocratique administrent ses deniers. Aucune entreprise privée ne survivrait à des conditions pareilles. Exemple : un escalier est construit. Achevé, il paraît peu décoratif ; on le démolit entièrement pour le reconstruire. Plusieurs milliers de mètres de plancher en ciment armé sont péniblement établis ; le travail fini, un chef de bureau rhumatisant affirme que le contact du ciment refroidit les pieds et expose à des bronchites. Immédiatement on détruit le plancher en ciment pour le remplacer par du bois qui, étant de mauvaise qualité doit lui-même être refait. Coût : quelques centaines de milliers de francs, mais les précieux pieds du chef de bureau ne se refroidiront pas.
La plus complète fantaisie présidait à tous ces travaux. On avait acheté à grands frais des machines variées, mais ayant oublié d’aménager des fosses sous ces machines, il fallut démolir une partie de l’édifice. Et les millions coulaient sous l’œil serein d’un tas de braves employés qu’une telle incurie ne saurait toucher, puisque d’anonymes contribuables solderont les frais.
Innombrables sont les exemples analogues. Ils n’empêcheront pas assurément les socialistes de confier à l’État de pareilles entreprises au lieu d’en charger l’industrie privée, qui ne saurait, sous peine de faillite, se permettre les distractions et les négligences de fonctionnaires n’ayant rien à perdre.
Les gaspillages quotidiens, dont l’histoire de la construction de l’Imprimerie Nationale constitue le type, ne sont rien auprès de ceux qu’a révélés l’enquête sur notre marine de guerre. Fantaisie encore, mais sous une forme en vérité bien sinistre.
Le public a découvert avec stupeur que le lamentable état de notre marine l’avait en quelques années fait des-