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pée en France par la plupart des sectes socialistes qui sentent nettement que cette idée, pivot de l’édifice social étant détruite, l’édifice s’écroulerait d’un seul coup.

De cette notion fondamentale beaucoup d’autres découlent, et notamment celle-ci : qu’un peuple ne peut vivre sans armée, sans hiérarchie, sans respect de l’autorité, sans discipline mentale. Ces éléments essentiels, aucun parti, sauf celui des révolutionnaires, ne saurait les rejeter, puisque tous aspirent nécessairement à la durée du pays où ils vivent.

L’amour de la patrie forme le véritable ciment social capable de maintenir la puissance d’un peuple. La patrie est le symbole des acquisitions héréditaires de toute notre existence ancestrale. Ne pouvant vivre que par elle, nous devons vivre pour elle. C’est en faisant appel au culte de la patrie que les auteurs de la récente révolution turque conquirent les âmes :

"Tout homme de cœur et de conscience, disait une de leurs proclamations, sait que la patrie est chose plus sainte, plus chérie que la mère, le père, en un mot que tout au monde."

Malheureusement, le culte de la patrie, qui créa jadis la puissance de Rome, et a tant contribué de nos jours au développement rapide de la prospérité allemande, est bien faiblement défendu chez nous maintenant. Il sera défendu de moins en moins si nous continuons cette politique d’immigration d’éléments disparates qui, ayant des hérédités différentes, auront des formes de pensée et des mœurs différentes. En Allemagne, au Japon, en Russie comme en Amérique, l’amour de la patrie est propagé par les universités dans les classes lettrées, et par les instituteurs dans les couches populaires. Pouvons-nous compter en France, sur la même catégorie de défenseurs auprès de la jeunesse et de l’enfance ? On a trop de raisons d’en douter.

Monsieur Bouglé faisait remarquer récemment que ce que les "jeunes" comprennent de plus clair, ce qui les émeut et les attire le plus dans le socialisme, c’est "l’hervéisme". On sait avec quelle vigueur il fut repoussé par les Allemands, au dernier congrès socialiste international. Pareille leçon n’a pas corrigé nos professeurs.

Si cette mentalité se perpétue, si les instituteurs s’agrègent progressivement aux syndicats prêchant la haine de la patrie et de l’armée, que devrons-nous attendre des