cable qu’à des cas très simples on n’en dégage le plus souvent que des banalités d’utilité restreinte : l’anarchie engendre le césarisme, les peuples faibles sont conquis par les peuples forts, etc.
La dissociation des éléments générateurs d’un événement est cependant facilitée par la constatation que chaque phénomene social est habituellement le résultat de deux catégories de facteurs très distincts : les uns permanents, les autres transitoires.
Les premiers agissent d’une façon constante dans tous les phénomènes. Telle, par exemple, la race, c’est-à-dire les dispositions héréditaires. Tel aussi le passé social qui comprend les sentiments religieux, politiques ou sociaux fixés dans l’âme des peuples et rendus stables par un long passé.
Les facteurs transitoires changent au contraire fréquemment, mais, agissant sur le fond peu mobile du résidu ancestral, ils en reçoivent toujours l’empreinte. C’est pour cette raison, que des peuples de races différentes soumis en même temps aux mêmes facteurs transitoires réagissent de façons diverses. Certes, l’histoire paraît souvent montrer qu’un peuple peut, au moins en apparence, transformer ses croyances, ses institutions et ses arts, mais sous les changements extérieurs le passé reparaît toujours et modifie bientôt les formes que les révolutions violentes avaient fait momentanément adopter.
Les influences de la race et du passé, habituellement négligées, parce qu’invisibles, sont en réalité les plus nécessaires à étudier. Elles dominent effectivement toute l’évolution d’un peuple. C’est ainsi, par exemple, qu’en France, sous des agitations politiques variées, nous retrouvons deux principes fixes, communs à tous les peuples latins et ayant invariablement dirigé leurs actes :
1°/ La croyance dans le pouvoir transformateur de l’État.
2°/ La confiance inébranlable dans la puissance absolue des lois.
De ces deux principes, que nous étudierons dans plusieurs chapitres, sont nés l’extension de l’Étatisme et le développement du socialisme collectiviste qui n’en est que la floraison.
Il apparaît donc indispensable pour juger des événements relatifs à un peuple de connaître les caractères de sa race et de son histoire.