l’absence de morale directrice capable d’orienter les volontés ? Comme conséquence, nous descendons rapidement alors que l’Allemagne, guidée par d’autres maîtres, ne cesse de grandir. C’est par l’éducation, que nous n’avons pas su manier, qu’elle parvint à désagréger des fatalités subies depuis des siècles.
Il est fort redoutable pour un peuple de s’engager dans une voie ayant le désordre et les révolutions pour inévitable issue. Or, cette voie si dangereuse, nous la suivons de plus en plus. Créer des privilèges à l’incapacité et au désordre, poursuivre d’une haine aveugle les élites et tenter de pratiquer l’égalité par en bas, persécuter les croyances, essayer par des lois vexatoires de s’emparer des fortunes qu’édifie le travail, méconnaître les nécessités naturelles, ignorer le rôle de la race dans l’histoire, exciter sans cesse les jalousies et l’envie, tel est actuellement le rôle des meneurs populaires. Toutes leurs tentatives constituent une œuvre de démagogues que devrait rejeter un grand peuple.
Et pendant que s’accumulent tant de causes de décadence, nous laissons se développer une armée de révolutionnaires fanatiques, sans traditions, sans principes, sans scrupules, n’ayant pour idéal que la violence de leurs appétits et un intense besoin de destruction. Nous leur opposons seulement nos pâles incertitudes, notre indifférence et notre résignation fataliste. À mesure qu’ils menacent, nous cédons davantage. Ne croyant plus à rien, nous ne savons rien défendre. Faiblesse grandissante d’un côté, puissance grandissante de l’autre. La balance oscille encore un peu dans le sens de l’ordre, mais bientôt elle n’oscillera plus.
Si cet ouvrage a pu éclairer quelques esprits, le lourd travail qu’il a demandé n’aura pas été perdu.
Je n’ai dit le plus souvent d’ailleurs que des vérités banales et, qu’avec un peu de réflexion, chacun pouvait énoncer. Les peuples qui nous suivaient jadis et nous précèdent aujourd’hui les connaissent parfaitement. Tous leurs guides les proclament. On les retrouvera dans le discours prononcé à la Sorbonne le 24 avril 1910 par un des plus illustres présidents des États-Unis monsieur Theodor Roosevelt. Lui aussi a montré l’absurdité de nos théories égalitaires, le danger des doctrines socialistes, la supério-