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social par les meneurs de la classe ouvrière, dont la rouge bannière est suivie par un certain nombre de députés et beaucoup de fonctionnaires et d’instituteurs. Pactiser avec eux, comme le font quelques riches bourgeois dans l’espoir d’attendrir ceux qu’ils considèrent comme leurs futurs vainqueurs, est d’une pauvre psychologie. Toutes ces lâches et très honteuses faiblesses ne font qu’accroître l’audace des assaillants. De telles luttes ne comportent d’autre alternative que vaincre ou périr. Pactiser n’éviterait pas la défaite et engendrerait, outre la ruine, la honte dans le présent et le mépris de nos fils dans l’avenir.

Rien ne servirait donc de continuer à masquer sa peur sous d’hypocrites discours philanthropiques auxquels ne croient plus, ni ceux qui les débitent, ni ceux qui les entendent.

La tactique actuelle des socialistes révolutionnaires est très simple : menacer toujours, et par la menace tout obtenir. J’ai montré dans un autre chapitre que la peur qu’ils inspirent, constitue aujourd’hui un des plus puissants facteurs psychologiques des décisions du Parlement.

Les incidences de toutes les mesures que font adopter les socialistes sont fatales. C’est notamment la ruine prochaine de nos finances. Mais qui s’intéresse aujourd’hui à cette échéance, en apparence lointaine et, en réalité, si proche ?

On peut cependant constater chaque jour les conséquences de lois votées sous la pression des anarchistes et des collectivistes. Le fameux rachat des Chemins de fer de l’Ouest, effectué malgré l’opposition à peu près unanime des chambres de commerce et qui devait, assuraient ses promoteurs, créer une ère de prospérité, a creusé dans le budget un nouveau gouffre. Monsieur Doumer a montré que le déficit de cette ligne a été de 31 millions en 1909 et sera de 50 millions en 1910. C’est d’ailleurs une loi générale pour toutes les exploitations privées passant dans les mains de l’État, et dont nous avons déjà donné les causes : défaut de responsabilité des employés, indifférence totale des fonctionnaires pour une bonne gestion, etc.

Les pertes financières causées par des théoriciens, que domine leur chimère, grandissent chaque jour. Le rachat des Chemins de fer de l’Ouest a simplement montré une fois de plus leur funeste rôle. Dans l’espoir de satisfaire