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rance abusive, montre où sont la raison et le bon sens pratique. Les châtiments corporels seuls sont efficaces pour les criminels professionnels.

En 1905, au Danemark, comme il y avait de nombreuses attaques contre des personnes, on rétablit la bastonnade. En peu de temps les crimes de cet ordre ont cessé.

Nous estimons, conclut le professeur Lacassagne, qu’il faudrait introduire l’usage des châtiments corporels : ce sont les seuls qui agissent, l’expérimentation anglaise l’a bien prouvé. Il est plus sûr et plus efficace, nous dirons même plus hygiénique, d’infliger des coups de fouet que d’appliquer des mois ou des années de prison.

Assurément, devant la nullité de la répression et l’incapacité, parfois excessive, de nos magistrats, la criminalité est destinée à s’élever encore. Les lois dites humanitaires, et en réalité féroces, sur le travail dans les manufactures contribuent fortement à augmenter le nombre des criminels. Elles ont eu pour résultat, comme je l’ai dit déjà, de jeter sur le pavé des milliers d’adolescents qui, par désœuvrement, adoptent vite la profession de souteneur et de voyou.

Le peu de risques qu’entraînent le meurtre et l’assassinat, les bons soins attendant les condamnés dans les prisons ou dans les bagnes provoquent également l’accroissement de la criminalité.

Au cours d’une séance récente du Conseil municipal de Paris, deux conseillers se plaignirent de la fréquence des attaques nocturnes à Paris. Le préfet, monsieur Lépine, répondit en montrant que la faiblesse de la magistrature et les amnisties continues avaient entièrement désarmé la répression et conclut par ces mots : "Le vent d’humanitarisme qui souffle depuis quelques années sur le pays porte aujourd’hui ses fruits."

Seul l’excès du mal pourra engendrer le remède. Les cervelles les plus dures, celles dominées par la plus plaintive sentimentalité, sont bien obligées de se rendre aux leçons de l’expérience. Lorsque certains quartiers des grandes villes seront devenus des coupe-gorges redoutables que des bandes de chauffeurs de toutes races infesteront les campagnes, qu’il sera impossible de sortir le soir dans Paris sans être armé jusqu’aux dents, peut-être se décidera-t-on à prendre des mesures pour nous défendre.

Mais alors, les lois répressives sérieuses n’existant pas