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disparition n’est plus qu’une affaire de temps.

Convaincus de la peur qu’ils inspirent, les socialistes révolutionnaires accentuent chaque jour leurs menaces. On peut en juger par le programme récent de la "Fédération Socialiste de la Seine." :

Pour son combat, qui ne peut prendre fin qu’avec la société et l’état capitaliste eux-mêmes, et par la main-mise du prolétariat sur la matière et les instruments de la production de l’achat et de l’échange, le parti emploie tous les moyens d’action suivant les circonstances : action électorale et parlementaire, action directe, grève générale et insurrection.

C’est dans cette idée qu’il affirme que l’idée collectiviste ou communiste se fera par une propagande portée jusque dans le fond des campagnes, afin de susciter en tous milieux l’esprit de révolte.

Bien entendu, il ne faudrait pas demander à ces farouches sectaires étatistes quelles conséquences entraînerait la réalisation de leurs rêves. Ils ne voient pas si loin et ne songent qu’à détruire. On peut cependant considérer comme certain que si une divinité malfaisante exauçait d’un coup de baguette tous les souhaits révolutionnaires et transformait la société suivant leurs désirs, le sort de l’ouvrier sous le régime syndicaliste serait infiniment plus dur qu’aujourd’hui.

De cet avenir lointain les révolutionnaires se préoccupent nullement. Leur but est de provoquer les fureurs populaires et ils y réussissent parfaitement. Les socialistes parlementaires qui s’imaginent canaliser à leur profit ces colères, se trompent fort et s’illusionnent plus encore, en croyant calmer les anarchistes par des concessions auxquelles ces derniers ne tiennent nullement, telles que le rachat des Chemins de fer et l’impôt sur le revenu.

Aucune illusion ne devrait être permise sur les effets de ces mesures en regardant de quel côté se tournent progressivement les masses ouvrières. Est-ce vers les auteurs de ces vaines réformes ou vers les syndicats révolutionnaires qui n’en proposent d’autres que la destruction violente de la société au moyen d’une guerre civile ?

En dehors des motifs d’ordre économique que je n’examinerai pas ici, une cause évidente détermine cette orientation nouvelle des classes ouvrières vers les révolutionnaires. Entre des gouvernants timides, inclinés devant