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monsieur Méline montra parfaitement les résultats créés par l’anarchie législative et l’état mental actuel de la population ouvrière :

"Je vis dans le monde industriel. Eh bien ! laissez-moi vous dire que je constate que l’esprit d’entreprise et d’initiative est découragé. Les menaces dirigées contre le capital, les grèves à jet continu, les attentats trop souvent impunis à la liberté du travail, les menaces fiscales dirigées contre tous ceux qui possèdent et qui épargnent, sont peut-être pour beaucoup dans ce découragement.

"Les révolutionnaires qui nous poussent dans cette voie sont bien imprudents. Ils sont en train de tuer la poule aux œufs d’or. Ils espèrent qu’avant peu il n’y aura plus de riches. S’il n’y a plus de riches, tout le monde sera pauvre, les pauvres seront plus pauvres et ce sera la misère générale."

Quant à l’objection tirée des bilans commerciaux très avantageux en apparence, attestés par nos statistiques, l’orateur n’eut pas de peine à montrer de quelles illusions optimistes les hommes d’État qui les invoquent étaient victimes. Alors que depuis vingt ans le commerce de la plupart des pays : Allemagne, États-Unis, Belgique, etc., a doublé, le nôtre, au point de vue de la progression, est lentement tombé au dixième rang.

Et pendant que nous nous ralentissons ainsi, tous les peuples devenant de plus en plus industriels trouvent de moins en moins de débouchés. Ces derniers se ferment successivement. "Un jour peut venir où les difficultés de cet encombrement général ne seront plus d’ordre économique et pourront tourner en conflits de peuple à peuple."

Une des causes contribuant aussi, en dehors de l’ordre qui y règne, à la puissance de certains pays étrangers, c’est qu’au lieu de la sinistre armée des déclassés fabriqués par notre Université, ils possèdent "une jeunesse ardente et nombreuse qui se répand d’un bout du monde à l’autre et qui travaille à la prospérité des affaires de son pays d’origine."

Monsieur Méline espère que nous aurons cette jeunesse le jour où nous serons guéris de la plaie du fonctionnarisme. plus grave est la plaie de notre Université. Le fonctionnarisme n’en constitue que la conséquence nécessaire.


Dès qu’un parti politique se fonde et quelles que soient