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le vrai danger. Quand un pays est saturé d’anarchie, quand trop d’intérêts sont menacés et qu’on ne voit partout que palabres inutiles, promesses mensongères et lois stériles, les peuples se dirigent d’instinct vers un dictateur capable de ramener l’ordre et de protéger le travail. C’est ainsi que tant de démocraties ont péri.

La dictature, c’est évidemment l’ordre pour quelque temps, mais c’est aussi Waterloo, Sedan et l’invasion.

Sans doute les Romains n’eurent pas à regretter l’avènement d’Auguste, mais son règne rendit possible Tibère, Caligula, la lente décadence et l’écrasement final sous le pied des Barbares.

La reconstruction du monde détruit par ces nouveaux maîtres exigea 1.000 ans de guerres et de bouleversements. Le présent est fait surtout du passé et le passé ne se recrée pas. Aujourd’hui les barbares sont dans nos murs et nous les laissons saper jour après jour un édifice social péniblement construit. Ils pourront le détruire, mais non le remplacer. Une société périt parfois très vite, les siècles seuls permettent de la rebâtir.





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